Chômage : la valse des chiffres

Chômage : la valse des chiffres

8,4% de chômeurs pour le mois de février 2007. Soit le taux le plus faible depuis 1983, selon le Ministère de l’Emploi, suite à la publication, jeudi 29 mars, de ses dernières statistiques à partir des données fournies par l’ANPE.

Néanmoins, sur les bases de l’enquête sur l’emploi du 3ème trimestre 2006, que l’INSEE avait renoncé à intégrer dans ses calculs pour des raisons prétendument « techniques » —reportant à l’automne 2007, soit après les élections, ces traditionnelles opérations de correction— le chiffre du ministère est révisé à la hausse, dès le 30 mars, par Eurostat, l’Office européen de Statistiques, qui le situe, pour sa part à 8,8%, en fonction des correctifs tirés du dit rapport de l’INSEE.

Ces chiffres sont pourtant tous contestables à bien des égards, car ils dépendent de la définition que l’on donne de l’emploi, du chômage et de l’inactivité. Et comme l’explique Fabienne Brutus, conseillère à l’emploi, dans son livre intitulé Chômage, des secrets bien gardés, une des tâches qui incombent désormais aux conseillers de l’ANPE, est de déplacer les demandeurs d’emploi de la catégorie 1, seule catégorie prise en compte pour le calcul du taux principal du chômage, vers les autres catégories, afin de faire baisser les chiffres du chômage par cette réaffectation.

Autrement dit, comme le médecin n’arrive pas à soigner la fièvre, il casse le thermomètre...