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2 novembre 2014

Les conseils (d'Alsace) du Dr Guido BUTTCHERT

 

Couple alsacien

AVERTISSEMENT - Une fois n'est pas coutume, un peu d'humour grinçant dans des pages trop sérieuses (faute avouée est à moitié pardonnée, non ?)... Toute ressemblance avec des événements réels ou avec des personnalités connues, comme Guy-Dominique Kennel (président du conseil général 67), Charles Buttner (président du conseil général 68) et Philippe Richert (président du conseil régional), est évidemment totalement fortuite.

 

GRAND JEU CONCOURS !

La piécette ci-dessous a besoin de vous et de vos idées pour en produire une mise en vie originale (mise en scène, mise en image, mise en son… avec ou sans acteurs, avec ou sans accessoires… théâtre, bande dessinée, dessin animé, film, diaporama, peinture, street art, happening, Nô… tout est possible). Aucun droit d'auteur : vous pouvez malaxer le texte ad libidum. La meilleure production sera récompensée par une bonne louche d'admiration universelle.

 

 

Les conseils (d'Alsace) du Dr Guido BUTTCHERT

 

Leçon I :

Prendre ses désirs pour la réalité

 

Petit drame populaire en deux actes

 

 

 

 

PERSONNAGES :

Docteur Guido BUTTCHERT

ELLE

LUI

 

La pièce se passe en Alsace, dans un cabinet de thérapie de couple. Deux divans de psychanalyse se font dos. Sur l'un des deux, bleu clair, viendra madame, avec une coiffe aux grandes oreilles et cocarde tricolore ; sur l'autre, rose pâle, monsieur, en gilet rouge, perruque poudrée et tricorne noir. Entre les deux, le docteur, costard-cravaté. Au milieu, une table, avec un plateau de bretzels dans lequel pioche allègrement le docteur, quitte à avoir la bouche pleine quand il commence à parler.

 

ACTE I

 

Dr Guido BUTTCHERT, accueillant ses patients et les installant : - Bien le bonjour, et bienvenue pour cette nouvelle séance de thérapie de couple. Il leur tend un papier.Oui, oui, c'est juste, vous l'avez compris maintenant : ici, on règle d'abord. C'est meilleur pour les résultats. Voici un stylo… Il suffit de signer là, en bas de votre chéquier. Je compléterai le reste ! En tout cas, je vous remercie pour votre fidélité aux conseils du docteur Guido Buttchert, votre dévoué... à votre service (il s'incline obséquieusement). Voilà, installez-vous maintenant. Oui, madame, ici. Et pour Monsieur, c'est par là. Voilà… (il prend un nouveau bretzel) Alors, aujourd'hui, dites-moi, madame, monsieur, qui dans votre couple est habituellement à l'initiative ?

ELLE : -­ Eh bien, nous sommes à la page, docteur : nous votons. Dans une société démocratique, il faut voter.

LUI : - C'est vrai. Je confirme : nous votons. Pas forcément à bulletin secret, mais nous votons.

ELLE : - Et en plus, il faut la majorité des deux ! Ce n'est pas toujours facile... Il y a du débat...

LUI : - Ah pour ça... c'est le moins qu'on puisse dire... C'est comme l'autre jour, quand il fallait déboucher l'évier... Eh bien, vous n'imaginez pas, mais...

Dr Guido BUTTCHERT, l'interrompant : ­ - Vous n'y êtes pas. Méfiez-vous de ne pas devenir trop ringards. La démocratie, les débats publics qui n'en finissent pas, c'est du passé. Ca pose plus de problèmes que cela n'en résout. (Il s'emballe) Le peuple est-il suffisamment apte à comprendre ce qui est bon pour lui ? Jamais il ne répond à la question posée, c'est un étourdi... Ce qu'il lui faut, c'est un despotisme éclairé par les lanternes de la science. Autrement dit, par des gens comme moi. (Il s'interrompt soudain) Mais, bref, je m'égare. Revenons à vous.

LUI, intéressé :­ Attendez... vous croyez ce que vous dites ? Nous pensions qu'il fallait être deux pour prendre les décisions importantes : acheter une maison, acheter une voiture, faire des enfants... ou tout simplement... faire l'amour !

ELLE, inquiète : - Vous n'imagineriez tout de même pas qu'on puisse lui donner le droit de me grimper dessus où il veut, quand il veut, comme il veut, sans se préoccuper de mon avis ?!? Ce serait l'enfer ! Car monsieur est gourmand… Enfin, vous voyez ce que je veux dire...

Dr Guido BUTTCHERT : - Que croyez-vous ?! Il s'agit d'être modernes et inventifs, il faut laisser place à l'expérimentation et en finir avec toutes ces vieilles rengaines passéistes. Un droit et une loi les mêmes pour tous, c'est du passé tout ça. Vade retro jacobinas ! Il faut de la souplesse, s'adapter à la réalité. Or la réalité, c'est que monsieur est plus grand que vous madame. Oui. Et monsieur est plus fort. Oui. C'est donc lui qui doit décider. C'est la nature des choses... (ELLE se retourne sans voix) Et si vous ne le voulez pas madame, rien ne vous oblige à rester.

LUI, songeur : - Oserai-je vraiment ?

ELLE, se redressant vivement : - ­ Mais M. Buttchert, l'accouplement forcé, c'est... c'est... c'est ce qu'on appelle couramment, euh, disons... un viol !

Dr Guido BUTTCHERT : - Oah, tout de suite les grands mots ! Mais c'est tout simplement du terrorisme intellectuel, madame ! On ne peut plus rien dire aujourd'hui sans être traîné dans la vase du point Godwin : traitez-moi de nazi, tant que vous y êtes ! Allons, un peu de sérieux. Vous me payez assez cher pour cela… Bon, il vous faut un exemple. Regardez le cas de l'Alsace. (D'abord mielleux, tribun par la suite) Eh bien, Mââdame le Haut-Rhin fait des manières et ne veut pas. Elle a dit non. Elle refuse la fusion des corps. Et Monsieur le Bas-Rhin a fait le timide, il le voulait un peu quand même, mais du bout des lèvres... Sans doute a-t-on eu le tort de poser la question… Je ne suis même pas sûr qu'elle ait compris ce qu'on lui demandait... Quand on a envie et qu'on est le plus fort, on s'impose, c'est tout ! Il faudra bien, zizipanpan, que papa rentre dans maman et que l'Alsace unie et fusionnée se fasse enfin ! Au forceps, s'il le faut. (Prenant LUI par la main, avec un ton qui s'adoucit) Monsieur du Bas-Rhin se laissera-t-il intimider par une simplette haut-rhinoise qui prétexte de sa migraine sociale pour ne pas offrir sa rose !? Si monsieur a le nombre avec lui, monsieur a aussi la capitale. Capita, c'est la tête, non ? Et la tête, c'est ce qui donne des ordres. CQFD. (se tournant vers ELLE) Allons, madame, c'est le cours des choses, ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Vous verrez, c'est pour votre bien... Ayez confiance ! (Il reprend frénétiquement un bretzel)

LUI, dont le regard devient légèrement lubrique : - Vous… vous croyez ? J'aurais donc ce droit ?!?

Dr Guido BUTTCHERT : - Bien entendu…Allez, un peu d'autonomie, que diable mon vieux, prenez en main le destin de votre couple ! Regardez, je suis sûr qu'elle a déjà changé d'avis. En tout cas, cessez ce triste procédé qui consiste à la consulter… Vous ne voudriez tout de même pas faire un référendum, non ?... (avec une tape dans le dos) Allez, je suis sûr que vous la rendrez heureuse... (au public) Que NOUS la rendrons heureuse ! Et vous, madame, nous savons bien que vous le voulez, au fond de vous-même ! Il chante : « Que notre Alsace est belle, avec ses frais vallons... »

ELLE, part en courant, poursuivie par le docteur, lui-même suivi par le conjoint un peu déboussolé : - ­ Au secours ! A l'aide ! Au viol ! Au viol !...

 

 

ACTE II  

 

ELLE, revenant au milieu de la scène, s'époussetant les épaules, avec un chapelet d'oreilles et de coucougnettes en brochette : - M'enfin… Non, c'est non !… C'est pas croyable, ça. (Au public) Faut se faire respecter, hein ?!…Bon. Alors, si vous non plus vous ne souhaitez pas vous faire violer... Euh, c'est le cas, non ?! Oui ? Oui... Ah bon, quand même... ça rassure sur votre capital "rébellion", mais je n'en avais à vrai dire pas besoin... Ce n'est pas parce qu'on ne demande pas habituellement son avis au public qu'on a le droit de lui faire dire ce qu'on veut... Vous n'êtes pas des marionnettes, non ?... Le spectacle, c'est ici sur la scène. Pas là... enfin normalement. (Elle prend un bretzel) Parce que l'autre, là, il pense que vous n'en avez rien à faire, et que si vous vous abstenez, c'est parce que vous soutenez ses propos... Alors si vous ne souhaitez pas vous faire voler votre vote... ou si tout simplement vous êtes un brave type ou une brave donzelle trouvant choquants ces procédés de matamores à la noix de Buttchert, rejoignez-moi, préparons l'avenir !... Attendez ! Il faut que je vous donne mon zéro six... je descends de scène... j'arrive !

LUMIERE SALLE

NOIR SCENE

 

 

 

  --> Sommaire du blog

 

--> Conseil d'Alsace - Réforme territoriale - Les alchimistes du "oui" (1er novembre 2014) - Où l'on verra qu'après avoir voulu faire passer une complexification pour de la simplification, lors du pseudo débat de 2013, voilà maintenant qu'on voudrait nous faire avaler que l'échec du référendum du 7 avril serait en fait une victoire volée !

 

--> Conseil unique d'Alsace - Le rappel des faits - Chronologie 2010-2014 (25 octobre 2014) - Où l'on pourra se remémorer les faits depuis l'autorisation légale de l'expérimentation institutionnelle en décembre 2010 jusqu'au retour forcé du conseil unique d'Alsace par la fenêtre, après qu'il ait été sorti par la grande porte du référendum.

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