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19 janvier 2021

Vers une union républicaine pour 2022 ?

Mémo transmis en janvier 2021 à l'ancien ministre du redressement productif Arnaud Montebourg pour tenter modestement d'alimenter ses saines hésitations à se lancer dans la campagne présidentielle de 2022 (des tâtonnements peuvent paradoxalement apparaître comme un signe du sérieux de la démarche). La même ébauche de feuille de route pourrait trouver un autre destinataire, le cas échéant. Les résultats des Régionales, collant une fessée tant à LREM qu'au RN, du fait d'une abstention inégalée, ont semble-t-il renforcé ces analyses, certes incomplètes, mais qui restent dans la lignée de la plateforme de rassemblement publiée ici-même il y a quelques années. Comme le candidat parfait n'existe pas, le rôle du citoyen, du moins celui qui ne se replie pas dans le confort s'il le peut ou dans le cynisme, est de trouver le meilleur compromis, ou mieux encore de contribuer à le façonner, dans la mesure du possible. Il n'y a pas de petite pierre. Et il est probablement meilleur de se tromper en suivant cette méthode-ci plutôt que de contempler passivement la fosse aux lions, ou pire, de regarder ailleurs quand brûle la Res Publica.

 

Amorce de réflexion sur une union républicaine, au-delà des partis en place 

Les-Guignols-de-l-info-premiere-en-mariniere-pour-la-marionnette-d-Arnaud-MontebourgLes circonstances n'ont jamais été aussi "favorables" aux idées républicaines, qui ont pourtant bien du mal à s'incarner. Elles sont mêmes plus que jamais la solution d'avant-garde aux problèmes de notre époque. Nous devons saisir une telle occasion. La nation est riche et de nombreuses voix sont étouffées depuis trop longtemps, lepenisées, fascisées parce qu'elles ne vont pas dans le sens du vent dominant (et hélas ainsi récupérées et souillées par les "souchiens"). Mais les faits sont têtus.
Les questions de stratégie industrielle mais aussi de souveraineté sanitaire ou alimentaire sont, entre autres, au coeur de la crise actuelle dont il faudra bien faire le bilan, dans les semaines et les mois qui viennent (depuis mars 2020 tout est fait pour mettre la tête dans le sac et ne pas comprendre le décrochage politique grandissant des Français depuis des années, dont la crise des Gilets Jaunes a été l'un des récents révélateurs).
Nous ne pouvons pas accepter de repartir du même pied. Les politiques défendues par Emmanuel Macron depuis son entrée au gouvernement en 2014 (dans la droite ligne de ce qui s'est pratiqué avant lui... en pire à bien des égards) sont en train de démontrer leur inanité voire leur dangerosité. En petit bonapartiste, flattant démagogiquement les Français, Emmanuel Macron a réuni les "mondialistes" des deux bords, au service de "l'Empire" (c'est depuis toujours le nom qui désigne l'oligarchie apatride des "Puissances d'argent", comme disait De Gaulle), avec pour finalité plus ou moins consciente de vendre la France à l'encan, notamment son industrie et ses services publics. Il convient désormais de réunir les républicains des deux bords (et surtout ceux d'aucun bord, de la montagne au marais). Il faut sans doute un nouveau 4 septembre, fondateur d'un nouveau pacte républicain.


Le chemin tracé par Arnaud Montebourg depuis la fin des années 90 apparaît comme un espoir concret : expérience politique avec un cursus honorum dans les collectivités locales ainsi qu'à l'échelon national (président de conseil général, député), mais aussi expérience entrepreneuriale (miel, abeilles, coopérative Bleu blanc ruche, confitures bios...), sens du patriotisme industriel et du Made in France (le symbole de la marinière, mais aussi la défense contre vents et marées de fleurons francais), ainsi que sensibilité écologique (avec l'écologie comprise non pas comme une régression de culpabilisation des individus mais comme le résultat d'une politique de cadrage économique). Mais aussi son engagement de député contre la corruption et les dérives de la finance mondialisée, ou encore son positionnement cohérent pour le Non lors du référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen. Le cocktail semble intéressant.



Néanmoins, il faudra :

1. Le cas échéant, ne pas y aller que pour témoigner, mais pour gagner la présidentielle de 2022. Pour cela, il faut en avoir la volonté et le courage. Sinon autant ne pas bloquer l'espace politique en empêchant ou en diluant une autre candidature (Laquelle ? Rien à l'horizon pour le moment... mais Montebourg n'est pas le seul à pouvoir incarner l'esprit républicain que nous voulons remettre sur le devant de la scène, même s'il n'y a que peu de perspectives concrètes).

2. Il faudra aussi tirer judicieusement les leçons, non pas seulement des politiques gouvernementales des dernières décennies, mais aussi des échecs d'autres tentatives républicaines avortées. Par exemple : pas la peine de jouer la carte de la "minorité influente" pour faire les supplétifs d'un quelconque parti existant, comme Chevènement en 2007, mais déjà en 2001, comme croyance en l'éternel retour du Congrès d'Epinay (stratégie de l'arbitre minoritaire)... Cela dit, l'avantage actuel sur les 20 dernières années c'est que le PS et LR ont été tsunamisés en 2017 et leurs fantômes n'ont pas encore repris grande vigueur. C'est la seule vertu du macronisme : rendre désormais possible une union des patriotes (au sens noble du terme, comme les citoyens de Valmy en 1792). Par ailleurs, derrière un discours républicain ambigu, l'aventure Villepin 2012 (qui avait avec lui le prestige du discours du 14 février 2003 contre la guerre en Irak) n'était peut-être que la tentative avortée du projet Macron, mais par la droite : la coalition des élites de droite comme de gauche (qui ont déjà prouvé leur porosité) face à leur contestation populaire.

3. S'organiser en conséquence assez tôt, montrant la solidité de la démarche en s'entourant de personnalités ministrables, pour ne surtout pas apparaître isolé, dans tous les domaines stratégiques mais pas uniquement.

4. Ne pas faire du parisianisme de plateau de télé, mais aller dans les campagnes, dans les villes de province en construisant rapidement un réseau local (la situation sanitaire doit aussi obliger dès maintenant à trouver d'autres outils). En appeler à toutes les forces civiques qui veulent reconstruire la République... en évitant le népotisme des vieux copains. Mais aussi l'inertie des "vieux militants" qui se contentent de s'acheter une bonne conscience civique en prenant des responsabilités d'échelons intermédiaires sans les assumer, parce qu'au fond ils ne veulent pas ou ne peuvent pas "bosser" : de la bonne conscience et quelques galons de républicanisme les contentant largement. Ce sont les pires freins à un mouvement naissant.

5. Utiliser intelligemment les technologies actuelles de communication, non seulement pour ne pas donner l'impression d'un défilé d'anciens combattants de la République, mais surtout parce que c'est là que ça se passe en grande partie. Faire preuve d'innovation et d'inventivité comme dans la campagne très geek de Mélenchon en 2017 (hologrammes et Cie). Il faut pour cela de la jeunesse rompue aux nouvelles technologies. Pour démontrer par les faits la modernité de la démarche tout en défendant les principes de la souveraineté technologique (open source, logiciels libres, impression 3D, fablab...).

6. Proposer un projet fouillé, dans un esprit collaboratif, au-delà des crispations idéologiques et des appareils partisans existants. Il faudra certes un pilotage ferme : quelqu'un qui sait prendre des décisions en tant que pilote du navire sera respecté pour cela. Mais surtout ne pas pondre un tel projet à l'arrachée, dans un entre-soi de cabinet, qui plus est un cénacle de hauts-fonctionnaires. Où sont passés les cahiers de doléances du faux Grand Débat de Macron ? La Nation s'est exprimée, elle a été snobée. Gageons sur la richesse intellectuelle, pratique et politique de notre pays. C'est pour cela qu'il faut s'y prendre tôt en montant une plateforme de rassemblement et d'émergence des idées. Pourquoi pas en reprenant le principe des Cahiers de doléances, dévoyé par Macron.

7. Ne pas être dans l'évitement électoraliste : mettre rapidement sur la table des discussions les véritables sujets clivants qui crispent les débats afin de proposer des approches nouvelles et intelligentes : pas seulement la mondialisation, mais aussi l'Euro, l'UE, l'Otan, ou encore les questions de souveraineté alimentaire, sanitaire, militaire, monétaire, budgétaire, industrielle, énergétique, culturelle, le protectionnisme, les politiques migratoires, l'islamisme, etc. Trouver les nécessaires compromis qui permettront de cimenter le pays, dans sa tradition universaliste, au lieu de reconduire les compromissions du passé, comme nous y avons été habitués, ou les affrontements conceptuels stériles. La crise est là. Il faut agir et inventer. En partie sur le tas. Mais pour cela il faut commencer. Cela ne tombera pas tout cuit.

8. Pourquoi pas un projet constituant pour repartir sur de nouvelles bases, en constitutionnalisant ce que le peuple considérera comme nécessaire. Notre histoire constitutionnelle est riche et doit nous permettre de retrouver les fondamentaux de la démocratie et de la République. Mais l'exercice est difficile et dangereux. Mais c'est peut-être uniquement par la perspective d'un renversement de la table que l'on pourra rassembler des citoyens déjà largement radicalisés, au-delà des chapelles d'appartenance (qui rappelons-le ne sont plus représentatives des électeurs... il y a plus de décrocheurs à séduire que de gens déjà convaincus qui risquent toujours de tomber dans l'entre-soi stérile). Proposer un grand référendum le 4 septembre 2022 ? (Référence au 4 septembre 1870, proclamation de la IIIème République par Gambetta, et au 4 septembre 1958, discours de De Gaulle sur la 5ème République).

Engagement_Couverture-3839. Trouver un nom au projet. Pas en payant des milles et des cents à un cabinet de communicants hors-sol. Mais quelque chose qui claque et résume en même temps le projet. Le titre du livre est intéressant : L'engagement. [P.S. : livre très instructif, agréable et utile à lire]

10. Tout ne viendra pas du candidat. Tout ne viendra pas des électeurs. Il faudra construire, organiser, et être efficaces. Il ne faudra être ni naïfs (face à l'entrisme, aux querelles d'egos, aux malentendus humains trop humains...), ni requins (comme le sont beaucoup de politiciens). N'oublions jamais que la politique (en tant que pratique du pouvoir) attire les pervers narcissiques comme les papillons de nuit sont attirés par la lumière. Et que le politique (en tant que théorie programmatique) attire les Don Quichotte, ces idéalistes délirants qui provoquent souvent pire que ce contre quoi ils se battent, précisément du fait de la pureté de leurs idéaux de justice et de vérité. Bref le terrain est miné et il faut construire un filtre à requins et un filtre à naïfs. Mais aussi un filtre à opportunistes (on peut penser à quelques grands pontes déchus du PS en miettes qui voudraient profiter de la potentielle vague pour revenir sur le devant de la scène, ou toute personne d'influence, qui sentant le vent tourner aurait tendance à venir stériliser idéologiquement et pragmatiquement des places). Pour cela, il faudra un État-major solide, compétent et adaptatif. Il faut se le constituer au plus vite. Ce sera déjà la première pierre concrète posée en vue d'un gouvernement d'union nationale (qui est finalement à l'opposé d'un gouvernement de grande coalition à l'Allemande).

11. ........ à compléter .........

 

M.L.

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